« Prends la côte en première, sinon il n’arrivera pas là-haut ! »
« Non, je ne peux pas, je suis déjà lancé en 5eme, j’ai de l’élan ! »
Bulysse amorce la montée à vive allure. Puis, petit à petit, la vitesse se réduit, le haut de la côte est encore loin, et, dans un dernier élan, le monstre tousse, s’étouffe, et s’arrête en pleine montée.
« On aurait dû la prendre en 1ere, j’ai l’impression que c’est la pression pour faire arriver l’essence, il faudrait recontroler tout le circuit, les filtres, les préfiltres, le tuyau d’arrivée GO »,
« Non, ça ressemble plutôt à un problème d’air, de ventilation du réservoir, ou une crise d’air dans le circuit GO. On va déjà nettoyer le filtre à air, il a peut-être trop de saletés »
« J’ai l’impression que le turbo n’est pas à fond, faut voir du côté de la durite du collecteur »
« Ou alors le problème est électrique. Je pencherai pour une surchauffe »
« Faut peut-être vérifier tous les injecteurs »
Nos conversations tournent depuis 3 jours autour des pannes de Bulysse, toujours plus fréquentes, et plus longues. On échange régulièrement avec des groupes de propriétaires de poids-lourds qui donnent conseils et hypothèses pour nous aider à résoudre notre problème.
Depuis 2 jours, nous avons décidé de ne plus prendre l’autoroute, devenue trop dangereuse pour nous avec ces arrêts incontrôlables sur le bas-côté, toujours en pleine côte.
De 3H de route possible sans panne le premier jour du voyage, nous sommes passés à 1H. Aujourd’hui, nous sommes parvenus à faire 100 kms en une journée, soit 10kms/heure en moyenne, avec 6 pannes.
Les enfants sont devenus totalement indifférents à ces arrêts intempestifs, n’y prêtant plus attention, et continuant de jouer comme si de rien n’était.
8 garages ont vu le bus, aucun n’a résolu le problème en un an. Nous sommes partagés entre l’idée de continuer ainsi, et adopter une slow attitude, au gré des pannes de Bulysse, ou de trouver Le garage qui nous changera la vie et nous permettra de rouler un peu plus vite, et sans danger.
Il est vrai que depuis 3 jours où notre rythme a sensiblement diminué, nous apprécions certains cotés de ce mode de vie. Les côtes en 1ere, à 10kms/h, nous permettent d’admirer les fleurs sur le bord de la route, le paysage, les maisons, de commenter tout ce qu’on voit. Depuis que nous avons quitté l’autoroute, nous traversons de jolis petits villages avec des maisons en colombage, des petits ruisseaux, des champs de blé et de tournesols. Les pannes sont moins stressantes, les voitures roulent moins vite et peuvent nous dépasser sans trop de difficultés. Nous n’avons plus besoin de descendre du bus avec les gilets et de passer par dessus la barrière de sécurité. Nous restons tranquillement dans le bus, le temps qu’il refroidisse, ou qu’il se repose, une demi-heure environ, avant de redémarrer, souvent avec difficultés.
Mais la slow attitude, même si on en reconnaît les bienfaits, ne correspond pas tellement à notre mode de fonctionnement. Jean-Christophe et moi sommes plutôt hyperactifs, tout en sachant prendre des pauses bien méritées. Aussi, aujourd’hui, nous avons décidé d’aller voir un nouveau garage.
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